L’Afrique à l’épreuve du conflit entre Israël et le Hamas : quelles conséquences stratégiques pour le continent ?

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Cinquante ans jour pour jour après la guerre du Kippour (6 octobre 1973), Israël a connu l’attaque terroriste la plus meurtrière sur son territoire. Le 7 octobre 2023, des membres armés du Hamas ont pénétré depuis la bande de Gaza, tuant et enlevant plusieurs milliers de civils. Dans la même journée, le Hamas a annoncé le lancement de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » contre Israël. En réponse, le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou s’est déclaré en guerre et a lancé l’opération « Iron Sword » contre la bande de Gaza pour éliminer le Hamas. Six semaines après avoir refusé toute possibilité de cessez-le-feu, une trêve humanitaire est entrée en vigueur le vendredi 24 novembre, permettant la libération de plus de 110 otages israéliens et de 150 prisonniers palestiniens de même que l’acheminement d’aide humanitaire pour la population de Gaza« Guerre Hamas-Israël : ce que l’on sait de l’accord sur une trêve et la libération d’otages », Le Point, 22 novembre 2023. . Une semaine plus tard, vendredi 1er décembre, les combats reprenaient. À compter de cette date, aucune nouvelle négociation n’a pu aboutir à une trêve ou un cessez-le-feu. 

Depuis le 7 octobre 2023, les gouvernements occidentaux concentrent leur attention sur le Proche-Orient. Le risque d’escalade régionale est réel, avec l’ouverture d’un nouveau front au nord d’Israël, impliquant l’Iran. Mais au-delà des conséquences immédiates pour la sécurité et la stabilité de la région, ce conflit comporte des risques mondiaux. L’Ukraine est l’un des perdants évidents de cette guerre. Cependant, le continent africain risque lui aussi d’être affecté. Même s’il est trop tôt pour déterminer de manière définitive les conséquences de la guerre entre Israël et le Hamas sur le continent africain, il est intéressant de s’interroger sur les potentiels risques que ce conflit pourrait comporter dans les semaines à venir. À ce stade, nous pouvons d’ores et déjà analyser trois incidences pour l’Afrique. Premièrement, une intensification de la menace terroriste du groupe Al-Shabaab en Afrique de l’Est. Deuxièmement, des tensions maritimes dans la corne de l’Afrique. Troisièmement, un risque de « dénormalisation » des relations entre certains pays africains tels que le Maroc et IsraëlLa guerre à Gaza ne semble pas constituer une menace immédiate pour les États du Sahel. Les enjeux sécuritaires y sont principalement de nature locale, les groupes djihadistes tels que le JNIM renforçant leur présence en exploitant des situations locales telles que les fractures communautaires, l’absence d’un État et de services publics, ainsi que la mauvaise gouvernance. À l’heure actuelle, ces groupes n’ont pas manifesté d’ambition d’exporter la violence au-delà de la région. La situation au Proche-Orient pourrait devenir un élément de motivation et de ralliement pour les groupes opérant au Sahel, par exemple en les incitant à intensifier leurs activités dans la région. Cependant, le retrait des forces armées françaises du Niger et celui de la MINUSMA au Mali semblent être les éléments catalyseurs les plus importants d’une possible déstabilisation régionale dans les semaines et mois à venir. . Afin de mettre en contexte les risques potentiels pour le continent africain, il est d'abord intéressant de revenir sur les relations entre Israël et les nations africaines ainsi que les liens de celles-ci avec la Palestine.

 

 

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