Antoine Bondaz
21 décembre 2023 Version PDf
Le 28 septembre dernier, le dirigeant nord-coréen, dans un discours à l’Assemblée populaire suprême, a annoncé que « la politique de construction de la force nucléaire de la RPDC a été rendue permanente en tant que loi fondamentale de l’État » et ajouté que le pays devait « poursuivre le travail d’augmentation exponentielle de la production d’armes nucléaires et diversifier les moyens de frappe nucléaire et les déployer dans différents services ».
La couverture médiatique internationale a été importante, les agences de presse titrant notamment sur le fait que la Corée du Nord avait inscrit son statut d’État nucléaire dans sa Constitution« La Corée du Nord inscrit son statut d’État nucléaire dans sa Constitution », Le Monde avec AFP, 28 septembre 2023.. En cela, Pyongyang a réussi un énième coup de communication, magistralement mené, en attirant l’attention occidentale alors même qu’aucune annonce véritablement nouvelle n’avait été faite.
La Corée du Nord est de fait un cas unique, le seul État à avoir procédé à des essais nucléaires au 21ème siècle, le seul État non doté à avoir développé des armes nucléaires après son adhésion au TNP, et le seul État à avoir déclaré son retrait du TNP. Le pays dispose d’un grand nombre d’usines de combustible nucléaire, de réacteurs nucléaires, d’installations de retraitement et de recherche, et la Corée du Nord pourrait déjà posséder plusieurs dizaines d’armes.
Le présent article vise à retracer une brève histoire du programme nucléaire nord-coréen à travers quelques dates clés ainsi que les récents développements afin d’apporter des clés de lecture et d’analyse sur cette crise de prolifération qui perdure malgré les condamnations et les sanctions internationales, ce alors que le spectre d’un septième essai nucléaire plane sur la péninsule coréenne.