Très éloigné de tous les grands théâtres d’affrontements stratégiques de la planète, le Brésil n’a jamais été confronté à un défi réellement existentiel en matière de sécurité. Le dialogue et la coordination entre politiques de défense et extérieure n’y sont encore qu’à leurs débuts. Pour l’instant, et en dépit des premiers pas accomplis, le processus décisionnel reste extrêmement concentré autour de l’appareil administratif de la Présidence de la République, et même la simple concertation entre MRE et MD demeure étroitement soumise aux directives de la plus haute autorité de l’Etat. Le développement d’une politique de défense au Brésil reste encore étroitement subordonné à la politique extérieure. L’aspect de maintien de l’ordre interne demeure très important alors que l’idée même de projection militaire est traitée, de facto, comme l’un des instruments possibles de l’action diplomatique – ou comme un facteur pouvant créer des problèmes à cette action, la meilleure illustration étant le programme brésilien d’enrichissement d’uranium. La Constitution du pays interdit formellement la dotation et la production d’armes nucléaires et Brasilia s’est clairement engagée dans la lutte contre la prolifération nucléaire. Mais la maîtrise technologique de la totalité du cycle nucléaire civil est considérée comme un élément fondamental de l’influence et du leadership brésilien au sein des instances de décision internationales. Le programme nucléaire peut donc se révéler à la fois comme un problème diplomatique à résoudre face à la méfiance des puissances nucléaires et comme un atout dans le jeu d’un pays qui aspire à des responsabilités globales.
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