Plus de deux ans et demi après la signature des ambitieux traités de Lancaster House, l’heure est au bilan pour le partenariat franco-britannique. Des progrès importants sont à noter, notamment sur les plans institutionnel et opérationnel en raison de plusieurs exercices bilatéraux et de missions communes en Libye et au Mali. Toutefois le contexte d’austérité budgétaire – un important facteur en faveur du partenariat bilatéral il y a trois ans – a posé problème (cf. décision britannique concernant le F35), tout comme le partage du renseignement. L’enjeu principal est cependant d’ordre politique : entre ses ambitions pour l’Europe de la défense, son aspiration à retrouver un rôle de leader en Europe suite aux difficultés sur le plan de la gouvernance économique, sa volonté de relancer les relations franco-allemandes en matière de défense, et les traités de Lancaster House, Paris devra certainement choisir. Malgré les difficultés rencontrées depuis novembre 2010, et en dépit d’une relation politique moins naturelle depuis l’arrivée de François Hollande, le partenariat franco-britannique présente le socle le plus solide pour bâtir une relation stable, fondée sur des développements concrets, et avec des opportunités d’expansion. En décembre prochain se tiendra un Conseil Européen sur les questions de défense. Même s’il y a peu à attendre du sommet de décembre, il sera l’occasion pour la France de démontrer sa capacité à jouer un rôle de leader pragmatique sur les questions de défense, alors que Londres et Berlin disposent eux de marges de manœuvre plus limitées sur l’UE et la défense, respectivement.
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