Impact de la défense antimissile sur les stratégies nucléaires en Asie
L’Asie présente de nombreuses singularités en termes de dissuasion nucléaire. Zone géographique sur laquelle interagissent six États possédant des armes nucléaires (Chine, Corée du Nord, États-Unis, Inde, Pakistan et Russie), elle est également la zone où les enjeux de sécurité sont les plus divergents, où la compréhension des logiques nucléaires est la plus variée et où la mise en œuvre de la dissuasion repose sur les arsenaux les plus disparates. Dans ce contexte très particulier, la défense antimissile s’est imposée comme un moyen destiné à compenser certaines des limites de la dissuasion nucléaire, plus particulièrement dans le cadre de la relation États-Unis/Corée du Nord, mais a également déjà témoigné de son impact sur les relations entre États ne disposant pas encore de défense antimissile véritablement opérationnelle (notamment dans le cadre de la relation Inde-Pakistan).
Avant d’évaluer les conséquences que peut avoir la défense antimissile sur les logiques de dissuasion en Asie, plusieurs facteurs doivent être considérés.
La taille des arsenaux tout d’abord, ainsi que la portée des systèmes stratégiques déployés par les puissances régionales. Le format restreint des arsenaux comme la portée limitée de la plus grande partie des vecteurs dédiés à des objectifs stratégiques permettent à des architectures de défense antimissiles encore limitées de prétendre à une certaine efficacité)Rappelons de manière schématique que sur des portées « courtes », de l’ordre de 1 500 kilomètres et moins, les interceptions sont essentiellement réalisées avec des intercepteurs endo-atmosphériques, limitant les problèmes liées à la discrimination du cortège balistique et aux aides à la pénétration des interceptions exo-atmosphériques. Dans cette gamme de portée, si la modernisation des vecteurs a évidemment un impact sur la capacité d’interception, l’impact de cette modernisation est moindre que sur les vecteurs ne pouvant être interceptés qu’en phase exo-atmosphérique.. Si, dans l’état actuel des choses, seules les architectures américaines peuvent être considérées comme opérationnelles, à terme, d’autres pourraient offrir des niveaux d’interception significatifs.
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Impact de la défense antimissile sur les stratégies nucléaires en Asie
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RDN (Revue Défense Nationale)