Antoine Bondaz
Thibault Fournol
Marie Desbonnets
15 juin 2023 Version PDf
Les points de veille bimestriels ont pour objectif de faire état du débat scientifique/académique sur le multilatéralisme en Indo-Pacifique, à travers la sélection de quatre publications récentes issues des principaux États de la zone : chapitres d’ouvrages, articles, etc. La rubrique « Pour aller plus loin… » propose une sélection complémentaire de publications. Une importance particulière est donnée à présenter des perspectives multiples, parfois contradictoires, et à identifier des auteurs d’origines et de profils divers.
Ce troisième bulletin présente quatre publications d’auteurs allemand, britannique, indien et singapourien. Eric J. BALLBACH démontre que l’Union européenne a toute sa place auprès de la Corée du Sud en Indo-Pacifique, un pays qui n’est pas simplement alignée sur les États-Unis et possède une stratégie propre, encore mal connue. Les documents stratégiques des deux convergent sur de nombreux points et l’auteur recommande la création de mécanismes de coordination bilatéraux propres à la région.
Jamie GASKARTH montre qu’une approche en matière de réseaux manque à la nouvelle stratégie britannique. Le pari d’une politique étrangère plus souple reposerait sur le fait de favoriser les groupes qui peuvent opérer dans des cadres multilatéraux, même depuis la position périphérique qui est celle du Royaume Uni en IP.
Partant du constat de l’élargissement pressenti du Quad et de l’intérêt croissant de l’UE pour l’IP, Jagannath PANDA analyse les retombées potentielles d’une plus grande coopération. Le Quad Plus représenterait une voie intermédiaire maximisant les avantages, tout en « aidant naturellement les bilatérales que l'UE est en train de reconfigurer avec ces partenaires du Quad » ainsi que sa capacité à peser sur la définition des contours de l’IP.
Enfin, Joel NG étudie la manière dont « le droit de gouverner » est obtenu en IP et les facteurs qui influencent les stratégies de légitimation. Il soutient que les puissances établies, montantes et faibles, adoptent des approches distinctes de légitimation, aboutissant à des stratégies basées sur l'agent, sur l'audience et sur l'environnement, et qu’il existe une corrélation entre stratégie de légitimation et puissance relative.