Stéphane Delory
Isabelle Facon
Jean-Jacques Patry
Nicole Vilboux
Gaëlle Winter
18 octobre 2017 Version PDf
L’affaire ukrainienne de 2013-2014 a clairement réenclenché un dilemme de sécurité en Europe, dont les effets les plus évidents se cristallisent différemment sur les zones frontalières avec la Russie : le Grand Nord ; la Baltique et son extension biélo-ukrainienne ; la mer Noire vers la Méditerranée et les Balkans.
Il s'agit-là, d'un niveau de tension socio-politique élevé dans les régions vers lesquelles les forces françaises pourraient être amenées à intervenir au titre de l’article 5 de l’OTAN. L’occurrence d’agression territoriale s’estompant avec les remontées en puissance progressives parmi les Alliés de l'OTAN (Baltique, Sud-Est), les conflits ne pourraient survenir que sur le terrain des sociétés civiles segmentées, travaillées par des influences extérieures. Ce serait alors une implosion qu’il faudrait tenter de prévenir ou d’endiguer, afin d’enrayer toute possibilité d’escalade. Avec toutes les hésitations d’intervention que cela comporterait de la part des pays voisins et des alliés.
Plus directement, c’est à une « reterritorialisation » militaire que l’on assiste le long de la ligne frontalière avec la Russie. A la clé, s’établissent des postures strictement défensives arc-boutées sur des espaces sous-régionaux bien délimités. A très court terme, les cultures opérationnelles de nos alliés « de la ligne » vont diverger des nôtres, plus orientées vers la projection extérieure extra-continentale.