Les nouvelles frontières de l’eau : eaux souterraines, climat et sécurité
Séminaire
le 18 mars 2014 de 09h00 à 13h00
École Militaire | Amphithéâtre LOUIS, Paris, FR
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Le Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégique (CSFRS) et la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) ont le plaisir de vous inviter au séminaire « Les nouvelles frontières de l’eau : eaux souterraines, climat et sécurité » qu'ils organisent le 18 mars 2014 à Paris.
Extrait de la conclusion de l’étude
Les aquifères partagés entre plusieurs États dessinent de nouvelles frontières invisibles de l’eau, dont les ressources sont tout aussi primordiales pour les usages domestiques et l’irrigation que les eaux de surface.
Initier des coopérations régionales relatives aux aquifères transfrontaliers s’impose comme un enjeu international de premier plan. Objet interétatique encore mal connu, la prise de conscience récente de leur importance croît à mesure que la concurrence et les tensions pour les eaux de surface s’intensifient.
La gestion des aquifères partagés se compare pour l’instant à un puzzle dont chaque État possède des pièces sans vision d’ensemble. Hormis quelques exceptions (Système Aquifère du Sahara Septentrional, Système Aquifère du Guarani, Système Aquifère de l’Iullemeden notamment), les incertitudes de connaissance prédominent. La caractérisation par un pays de la partie d’un aquifère sur son territoire est en effet déjà très inégale. Ces lacunes compliquent les perspectives d’une modélisation (caractéristiques, usages) des systèmes d’eaux souterraines transfrontières, première étape d’une coopération interétatique.
La dimension transfrontalière des aquifères partagés est au mieux minorée, et le plus souvent ignorée, par les États concernés. La méconnaissance des caractéristiques des aquifères transfrontaliers favorise l’inaction, et limite pour l’instant l’intensité des tensions interétatiques. Mais cette dernière pourrait s’amplifier à mesure que la dépen¬dance aux eaux souterraines s’accroît.
Dans le même temps, les eaux souterraines transfrontalières constituent une terre vierge pour la coopération à plusieurs égards. Tout d’abord, les aquifères partagés ne souffrent pas (ou récemment) d’un historique de revendications et de tensions comme c’est généralement le cas pour les bassins de surface. L’absence de perception de la dimension transfrontalière des aquifères évite également un regard trop stratégique sur les ressources en eau qu’ils contiennent… Terre vierge ensuite pour la formalisation de la coopération : une initiative de coopération pour des eaux souterraines aura le choix, en fonction des contextes régionaux, entre partir d’une feuille blanche en créant un organisme dédié à la gestion conjointe des aquifères, et bâtir en s’appuyant sur des institutions existantes (traitant par exemple des eaux de surface partagées). L’indispensable phase d’amélioration des connaissances favorise enfin une rationalisation scientifique des enjeux relatifs aux eaux souterraines, ce qui est rarement possible dans le domaine très polarisé du partage des eaux de surface. Établir la confiance mutuelle nécessaire à une nouvelle coopération régionale exige ainsi la compréhension mutuelle, par les États d’un système aquifère, de leurs besoins et demandes réciproques. Vision politique et vision scientifique ne peuvent alors être dissociées.
Télécharger l'introduction et la conclusion de l'étude
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Programme de la journée
Modérateur : Jean-Louis Oliver, Académie de l’Eau
Franck Galland, DG d’Environmental Emergency & Security Services, « Aquifères et stockages stratégiques d’eau au Moyen-Orient »
Raya Marina Stephann, experte en droit de l’eau, membre du conseil d'administration de l'IWRA, membre du PFE, « Le droit international des aquifères transfrontaliers »
Alexandre Taithe, chargé de recherche, FRS, « Aquifères transfrontaliers : caractérisation des tensions et coopérations »
Modérateur : Fabien Dupuis, sous-direction de l’environnement et du Climat, ministère des Affaires étrangères
Pierre Berthelot, chercheur associé à l'IPSE, membre de l'Académie de l'Eau, « Eau, géostratégie et changement climatique »
Marie-Hélène Schwoob, Sciences Po - CERI, « Agriculture, stabilité sociale et eau en Chine »
Fadi Georges Comair, Directeur général des Ressources Hydrauliques et Électriques, Ministère de l’Énergie et de l'Eau du Liban, Président d'Honneur du REMOB, «Interactions Eaux-Énergies-Alimentations au Moyen Orient : Défis et Adaptations»
Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques, associé à l'Institut MEDEA (Bruxelles) et au centre Jacques Berque (Rabat), « Le canal mer Rouge – mer Morte : enjeu de coopération entre Israéliens, Palestiniens, et Jordaniens. Problématique, perspectives et limites »