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KENYA - Le Turkana

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Evolution du lac Turkana

Le delta de l’Omo subit déjà une forte sédimentation (cf. animation 1973 Vs 2015), dont l’origine vient pour l’essentiel d’une baisse du débit moyen au cours du dernier siècle. De ce fait, et par la mise en culture de nouvelles aires irriguées, l’Éthiopie a quasiment perdu son accès aux berges du Lac… Outre cet enjeu de frontière interétatique, 20 000 membres de la communauté ethnique éthiopienne des Dassanetch cultivent ces nouvelles terres, et se rapprochent du territoire kenyan. Cette proximité et la richesse des terres créent des tensions avec les populations Turkana habitant sur les rives nord-ouest du lac.

Le principal risque pour le Lac Turkana vient des composantes agricoles de la valorisation de l’Omo. Plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres irriguées sont en cours d’aménagement dans la partie aval du bassin du fleuve. Aucune étude d’impact environnemental n’aurait par exemple été conduite pour les périmètres irrigués qui vont être cultivés par l’Ethiopian Sugar corporation(175 000 hectares !), dont l’aménagement a été annoncé en 2011.

Les conséquences d’usages agricoles de l’Omo modifieraient en revanche profondément la balance hydrologique du lac Turkana. Si 30 % du débit de l’Omo était prélevé à des fins d’irrigation en Éthiopie (hypothèse plausible), le niveau du lac se stabiliserait à 10 mètres en dessous de son niveau actuel. Des scénarios plus catastrophistes donnent des résultats analogues à la situation de la mer d’Aral : une disparition progressive du lac, une salinité devenue extrême nuisant à la santé des populations et la fertilité des terres, et la scission du lac en deux parties au centre et à l’extrême sud du lac, là où l’eau est la plus profonde.

Image Landsat de 1973

Image Landsat de 2015